Dimanche 2 mai 1954
Situation générale :
Dans la nuit la 2e compagnie du 1er BPC du lieutenant Edme saute sur le réduit central.
Le dimanche 2 mai, les généraux Navarre et Cogny et nombre d’officiers d’état-major se réunissent avec le colonel Crèvecœur des forces du Laos pour envisager, à la demande du général de Castries, le lancement de l’opération « Albatros » qui se résume ainsi : légionnaires et parachutistes sortent de la vallée par le sud et se dirigent vers le Laos où les Viêts sont peu implantés.
L’itinéraire reprend en gros celui du raid de Sop Nao, effectué fin décembre par le 1er BEP et le 8ème Choc d’où ils sont revenus épuisés, après avoir franchi un relief épouvantable.
On envisage donc de relancer vers le Laos, et cette fois-ci avec les Viêts aux trousses, des hommes qui ne dorment plus depuis des nuits, des hommes sous-alimentés et ivres de fatigue. On va aussi leur demander d’abandonner des milliers de blessés ! C’est beau sur le papier, mais sur le terrain c’est le massacre assuré ; trop de conditions sont à réunir et le Viêt est une fois de plus sous-estimé.
Pourtant, le général Navarre estime que le GONO peut encore tenir jusqu’à la fin des pourparlers de Genève : Paris ne veut pas de capitulation et personne n’envisage l’écrasement du camp retranché.
Navarre préfère « Albatros » ou un cessez-le-feu. Cogny suggère d’augmenter les parachutages pour tenir le camp à bout de bras mais, pour obéir aux ordres, il fait étudier « Albatros ». En quelques jours, l’évacuation partielle de Diên Biên Phu est préparée et un appui aérien est prévu durant toute l’opération « quelles que soient les conditions atmosphériques ». Le déclenchement est décidé pour la nuit du 7 au 8 mai.
Sur « Isabelle » une contre-attaque française permet de reprendre un point d’appui perdu la veille.
Situation au 8ème Choc :
Sur les positions la journée est un peu plus calme après les attaques de la veille. Les combattants soufflent mais pour les français cela veut dire quoi « souffler » plutôt dormir même dans la boue.
La chaleur est forte, le ciel est orageux, l’aviation ne viendra pas, de toute façon il pleut à intervalles.
Etat des pertes :
3 blessés dont le sergent AUGUSTE.
Témoignage du lieutenant J. RACCA de la 1ère compagnie à propos de l’opération Albatros :
« Au niveau de la troupe, à titre de précaution, nous avions reçu, préalablement par radio, des ordres pour nous rassembler avec nos armes et trois jours de vivres dans les tranchées afin de tenter une sortie vers le sud de la cuvette, avec le fragile espoir de faire une percée vers le sud … ».
Avenue du lieutenant Jacques Desplats
81108 Castres Cedex