L’un des objectifs de l’armée de Terre est d’avoir une brigade « bonne de guerre.
L’an passé, dans le cadre de son nouveau plan stratégique, intitulé « armée de Terre de combat », l’armée de Terre s’est concentrée sur la réorganisation de ses grands commandements, désormais au nombre de quatre, avec le commandement de la force opérationnelle terrestre [CFOT], la Direction des ressources humaines de l’armée de Terre [DRHAT], la Direction centrale de la Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres [DCSIMMT] et le Commandement du combat futur [CCF].
En outre, elle a créé quatre nouveaux commandements dits « Alpha » [CAPR, CALT, CAST, CATNC] lesquels sont chargés de « mettre en synergie et de préparer les forces placées sous leurs ordres ».
Désormais, il est question de décliner ce plan stratégique au niveau des brigades. Pour rappel, ce dernier fait du principe de subsidiarité une « ligne directrice forte de la transformation de l’armée de Terre », l’idée étant de passer de la « culture de la norme à celle de l’intention, de la responsabilité et du résultat ».
En clair, il s’agit de donner plus d’autonomie aux « brigadiers » [c’est-à-dire les généraux commandant ces brigades] dans plusieurs domaines définis [gestion du personnel, soutien, infrastructures, etc.], dans la limite des « directives et du cadre fixé par les contrats opérationnels ». Ce qui suppose qu’ils aient la main sur les moyens financiers nécessaires.
Dans la dernière Lettre du CEMAT, qui vient d’être diffusée, l’armée de Terre indique ainsi que 2025 sera « l’année des brigades ». Concrètement, celles-ci auront plus de latitude dans quatre domaines.
Ainsi, détaille le document, la « subsidiarité » sera « renforcée en matière RH [ressources humaines], dans l’attribution de primes individuelles [prime de lien en service, prime du combattant terrestre, prime de commandement et de responsabilité militaire] et l’adaptation de la dotation ‘habillement’ des soldats au moyen d’une enveloppe financière ». En outre, le « plan de subsidiarité budgétaire permettant de marquer les efforts vers les unités » sera reconduit, que ce soit pour l’entretien des infrastructures, la condition du personnel, la préparation opérationnelle ou encore la communication.
Ainsi, précise la Lettre du CEMAT, la « mise en place d’enveloppes de ressources liées à l’activité et à l’entraînement permettront au brigadier de définir la meilleure ambition opérationnelle » en fonction des moyens qui lui auront été alloués.
Par ailleurs, l’objectif de l’armée de Terre est de confier, là où c’est possible, les « prérogatives du soutien local », qui relèvent de Bases de défense, à ses commandants de brigades.
« Ce double casquettage doit fournir les leviers favorables à la coordination des effets des soutiens, sans remise en cause des prérogatives des chaînes de soutien. Cette évolution s’accompagne d’un regroupement des Bases de défense pour atteindre une taille critique d’environ 10 000 personnes » [soutenues], explique-t-elle.
Enfin, les brigades interarmes verront leurs « capacités de soutien propre accrues » avec la montée en puissance des « compagnies de commandement de transmission et de soutien » [CCTS].
Quoi qu’il en soit, ces mesures doivent permettre d’atteindre l’un des objectifs de l’armée de Terre pour 2025 : celui de disposer d’une brigade « bonne de guerre ». C’est le « premier jalon opérationnel de la remontée en puissance vers une composante terrestre réactive, puissante et endurante », souligne la Lettre du CEMAT.
Et d’ajouter : « Véritable échelon de cohérence, la brigade doit concilier l’exigence d’une réactivité accrue et la nécessaire amélioration du fonctionnement au quotidien de l’armée de Terre en opération permanente ».
Quel avenir pour les bases militaires françaises au Gabon ?
par FLORENT HIVERT
Notre lien avec l’Afrique évolue et nos dispositifs militaires n’ont jamais eu vocation à être pérennes. Ils doivent s’accorder aux besoins de nos partenaires en termes de partenariat et partir n’est pas un drame en soi, rappelons-le. Par ailleurs, rappelons également que la France, respecte la souveraineté des pays partenaires et honore les accords signés, c’est le propre d’un État démocratique.
Il convient de préciser que le « narratif » qui est évoqué au sujet de bases qui devraient devenir des centres de formation, est celui – depuis déjà longtemps maintenant – qui est porté par les autorités gabonaise et française.
Le Camp de Gaulle (nom auquel tiennent les autorités gabonaises, elles l’ont plusieurs fois exprimé) est maintenant un de ces centres de formation. Au-delà du « narratif », terme qui est souvent connoté négativement (par tous ceux qui ne voient pas dans la communication une fonction opérationnelle mais la considèrent comme une fonction cosmétique), ce camp abrite une école nationale à vocation régionale : l’Ecole d’administration des forces de défense de Libreville (EAFDL) et l’Académie de protection de l’environnement et des ressources naturelles (APERN) articulée autour du centre d’entrainement au combat en forêt gabonaise (CECFoGa), où des instructeurs gabonais et français servent ensemble depuis plusieurs années.
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L’Académie du camp de Gaulle est le fruit d’une réflexion de long terme et d’un partenariat réfléchi entre le Gabon et la France qui se concentre sur deux axes de formation importants pour le Gabon : celui de la formation de cadres dans le domaine administratif (EAFDL) et celui de la maitrise du milieu équatorial pour lutter contre les trafics, la contrebande, la piraterie, l’exploitation illégale des ressources naturelles etc. (APERN). Par ailleurs, rappelons que l’Académie accueille des stagiaires de toute l’Afrique centrale (et même au-delà), faisant du Gabon un pôle de formation unique dans les domaines déjà cités qui se rajoutent à celui de la formation des cadres de haut niveau dans deux autres domaines : l’école d’application du service de santé militaire de Libreville (EASSML) et l’Ecoles d’état-major de Libreville (EEML), deux autres ENVR performantes.
Au-Gabon, cette évolution s’est faite naturellement et dans un dialogue constant avec des autorités gabonaises qui ont des ambitions nationales et sous régionales et qui veulent faire de ce partenariat un outil de leur rayonnement politique et militaire.
Peut-être également que cette transformation qui fait consensus au Gabon, a pu se faire parce que la fonction communication des armées, au Gabon a fait l’objet d’un effort particulier dans la constance et la durée, portée par les généraux Mabin et Despouys qui n’a peut-être pas été fait ailleurs au même niveau.
CARTE DE L’AFRIQUE DE L’OUEST ET CENTRALE MONTRANT LE DÉPART PROGRESSIF DES FORCES MILITAIRES FRANÇAISES DANS LA RÉGION, AU 2 DÉCEMBRE 2024 – AFP / AFP / NALINI LEPETIT-CHELLA
Donner de l’autonomie à la 11e brigade parachutiste pour le franchissement de ses véhicules légers, c’est l’objectif d’une expérimentation conduite par la Section technique de l’armée de Terre (STAT) sur base d’un moyen aérolargable innovant.
Rien n’arrête les troupes aéroportées, ou presque. Agiles et légères, ces spécialistes du combat dans la profondeur restent, faute de moyens lourds, davantage soumis aux aléas du terrain. Un équipement disponible sur étagère pourrait cependant leur donner une capacité de franchissement autonome de rivières, lacs et autres coupures humides : l’Inflatable Landing Craft 800 (ILC 800), objet depuis peu d’une opération d’expérimentation réactive (OER) pilotée par la STAT avec l’appui financier de l’Agence de l’innovation de défense (AID).
Difficile de définir ce système produit par le groupe britannique Marine Specialised Technology (MST) et distribué en France par Rivolier. Ni barge de débarquement, ni pont flottant motorisé, ni bateau pneumatique. L’ILC 800 est un peu des trois. Long de près de 9 m pour près de 4 m de large, cet outil entièrement gonflable repose sur deux flotteurs latéraux semi-rigides et un pont de chargement central de conception similaire à celle d’une planche de paddle. Le tout, mû par un moteur de hors-bord à barre franche.
Simplifié au maximum, le gonflage de l’ILC 800 est soit réalisé à la main, soit à l’aide d’une bouteille de plongée. Une heure suffit à un groupe de combat du génie pour le rendre opérationnel et entamer les traversées. Avec plus de 3 tonnes de charge utile, l’ILC 800 peut transporter une trentaine de combattants et/ou un véhicule léger, à commencer par un quad ou un Fardier tractant sa remorque ou une pièce de mortier de 120 mm.
Pour son emport, la STAT mise justement sur le Fardier, ce petit véhicule aérolargable, polyvalent et rustique dont 300 exemplaires seront livrés aux régiments de la 11e BP et aux forces spéciales à l’horizon 2027. Commandée à 172 exemplaires, sa remorque ad-hoc permet en effet de transporter les 450 kg que pèsent l’ILC 800 conditionné sous forme de colis avant et après la phase de franchissement.
L’OER a déjà permis de conduire de premiers essais à partir du Fardier en coopération avec le 17e régiment de génie parachutiste. « Les tests de navigation réalisés en octobre 2024 ont donné satisfaction », relève la STAT. L’évaluation de la capacité d’aérolargage devrait suivre début 2025 avec le soutien du groupement aéroporté de la STAT. De quoi, en cas de succès, finir de démontrer que l’idée n’a rien de barge.
Réorganiser la mission Sentinelle ?
par MARTIN ANNE
Le 4 novembre 2015 Jean Yves le Drian alors ministre de la Défense s’adresse à des soldats de la toute jeune opération Sentinelle et déclare « Notre engagement s’inscrit dans la durée, aussi longtemps que cette situation l’exigera ». Neuf ans plus tard, le CEMA devant la représentation nationale rajoute « Nous continuons à adapter notre posture sur le territoire national, dans le cadre de l’opération Sentinelle. »
Cette opération qui implique 10 000 hommes (sur le terrain ou en alerte) est la plus consommatrice en soldats des 30 dernières années. Elle formate et rythme le quotidien des unités et rares sont les soldats qui n’y ont jamais participé. Pourtant, en 2022, la cour des comptes dans sa recommandation n°2 du document S-2022-1439 Opération Sentinelle conseille de « transférer la mission sentinelle aux forces de sécurité intérieures (FSI) ». Cette recommandation s’appuie sur deux observations, la première étant que les résultats obtenus par cette opération sont difficilement quantifiables ; la seconde que les soldats n’atteignent plus leurs 90 jours de préparation opérationnelle depuis 2015.
Néanmoins, le climat géopolitique actuel et les attentats encore réguliers en Europe rendent difficilement justifiable devant l’opinion publique l’arrêt de cette opération et aucune déclaration publique de responsable politique ne va dans le sens de la recommandation de la cour des comptes. Ainsi, l’opération devrait se poursuivre.
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L’armée française en opération extérieure chez elle
Les unités de Sentinelle sont issues d’une génération de force, comme le modèle « au contact » (datant de 2015) le permettait. Ce sont donc des unités de circonstance qui partent dans des zones éloignées de leurs casernes. Ces unités de combat terrestre issues de l’ensemble des spécialités de l’armée de terre sont constituées pour deux mois sans provenir nécessairement de la même grande unité (brigade ou division). Cette méthode avait déjà permis la constitution d’unités lors de l’opération Serval en 2013.
Les patrouilles sur place sont coordonnées par un état-major tactique constitué par l’ensemble des cellules permettant le commandement d’unités en opération extérieure. Le chef de la compagnie déployée est sous les ordres d’un chef de circonstance, à l’image de ce qui se pratiquait lors de l’opération Barkhane. Ainsi, la structure hiérarchique est identique à celle utilisée habituellement en opérations.
Le régime de quartier libre est aussi assez strict, un soldat ne peut pas s’absenter plus de trois jours et uniquement pour des raisons impérieuses. Il est fréquemment autorisé par le commandement sur place de faire venir sa famille 24 heures, mais cela reste soumis à une autorisation. Il est donc habituel que les soldats passent 2 mois loin de leurs proches sans possibilité de s’absenter. La vie de famille des militaires de Sentinelle en est fortement impactée comme celle de leurs camarades en mission à l’étranger.
Le départ en mission Sentinelle s’apparente de fait par la durée et l’organisation à une projection sur un théâtre d’opération extérieure. Ainsi, les sacrifices personnels consentis sont semblables. Ces absences régulières, longues et pour réaliser une mission monotone rendent difficile la fidélisation des soldats.
Ainsi, les résultats obtenus dans la lutte antiterroriste sont difficilement quantifiables et les conséquences négatives en termes d’entraînement et de fidélisation sont observables facilement. Pour ces trois raisons, une réorganisation de cette mission est nécessaire.
La régionalisation de Sentinelle
Le format actuel de projection provoque des absences longues du foyer et rend difficile la conciliation entre la vie personnelle et la vie professionnelle. Il est néanmoins nécessaire pour des raisons opérationnelles, cette présence prolongée permettant de maîtriser l’environnement. Les centres villes, les gares et les cibles potentielles sont tous différents, il faut plusieurs semaines de présence pour s’approprier le terrain et ses contraintes.
Cette méconnaissance du terrain est toutefois provoquée par l’absence de zone attitrée à une unité. En effet, les régions de déploiement sont désignées en fonction de la disponibilité des unités. Les zones changent donc régulièrement et les soldats patrouillent rarement au même endroit de mission en mission.
De 2013 à 2023, les opérations extérieures ont suivi la même logique. L’ensemble des unités de l’armée de terre étaient susceptible de servir sur l’ensemble des théâtres. Désormais, les missions à l’étranger sont réparties en fonction du type de brigade et chacune d’entre elle est envoyée sur son type de théâtre.
L’opération Sentinelle pourrait suivre le même chemin. En effet, cette opération compte actuellement six zones de déploiement avec un effectif variable en fonction de l’importance de la région. L’Île de France contient ainsi un effectif bien plus important que les autres : plus de la moitié des militaires sont prévus pour cette région. Cette régionalisation confierait à chaque brigade une zone déterminée qui deviendrait son théâtre d’opération intérieure.
Cette organisation possèderait plusieurs avantages, tout d’abord la répétition des missions au même endroit permettrait une réelle connaissance de la zone à protéger tout en permettant de se l’approprier sur plusieurs missions. Ensuite le lien avec les FSI serait renforcé. En effet, la répétition des échanges et des patrouilles au long des mandats améliorerait la connaissance mutuelle et fluidifierait les interactions. On obtiendrait ainsi une plus grande efficacité opérationnelle.
De plus, cela renforcerait l’intégration des soldats au sein de la population locale. Les échanges réguliers avec les commerçants locaux, les associations sportives et les écoles provoqueraient la création d’histoires personnelles. Les échanges seraient prolongés sur plusieurs mandats et seraient réalisés par les mêmes personnes. Le lien armée-nation en sortirait renforcé.
La plus-value de réaliser des mandats de deux mois s’en retrouverait ainsi réduite. On raccourcirait alors de plus de moitié la durée des mandats, mais ils devront revenir plus régulièrement. L’impact sur la vie des familles serait alors semblable à celui d’une formation ou d’un exercice. La monotonie de la mission en deviendrait aussi plus supportable.
En adoptant cette organisation, l’armée de terre poursuivrait ses missions de « protection, dissuasion et réassurance » de la population française tout en limitant les conséquences négatives sur la fidélisation.
Un attrait supplémentaire pour la réserve opérationnelle
La transformation actuelle de l’armée de terre a pour objectif de doubler l’effectif de la réserve opérationnelle. De plus, des unités territoriales de réserves sont en création avec la constitution de bataillons de réserves. Ceux-ci seront rattachés à une zone géographique. Si l’idée de régionalisation exprimée ci-dessus était mise en application, les bataillons de réserve, à l’image des brigades, devraient être affectés à une zone Sentinelle de manière permanente. En effet, la mission Sentinelle emploie de nombreux réservistes et l’attrait opérationnel de la réserve s’incarne au travers de cette mission. De plus, les réservistes s’engagent généralement dans les régiments proches de chez eux. Si la zone Sentinelle correspondait à la zone d’implantation des différentes brigades, alors les réservistes participeraient à la protection de leur région. La perspective de participer à la protection de l’école de son enfance ou au clocher de son village aurait sans doute un effet positif sur l’attractivité de la réserve en rendant plus concrète la mission.
Des objectifs de missions
Si ces perspectives apporteraient des améliorations dans le domaine de la fidélisation et de l’attractivité, la monotonie de cette mission resterait forte. Les événements demandant à la force Sentinelle d’intervenir en mettant en œuvre ses savoir-faire militaires demeurent heureusement rares. Une certaine lassitude se fait ainsi sentir au sein de la troupe en fin de déploiement.
Pourtant l’armée française patrouille dans certaines régions de France avec des missions différentes ou supplémentaires à « protéger, dissuader, rassurer ». En Guyane, la mission Harpie utilise des patrouilles de l’armée de terre pour lutter contre les orpailleurs et combattre les trafics d’or et la pollution des sols.
De plus, une partie de la frontière avec l’Italie est également surveillée en coordination avec les forces de sécurité par l’armée de terre pour lutter contre l’immigration clandestine. Cette mission dans les Alpes est l’embryon de la force frontière appelée à se généraliser selon les déclarations du ministère de l’Intérieur.
Ces deux missions reposent sur l’interaction entre les FSI et les forces armées. En effet, un officier de police judiciaire (OPJ) est présent lors des patrouilles évoquées ci-dessus. Le groupe de combat terrestre (patrouille Sentinelle) intégrant un OPJ serait une unité mobile et bien équipée. Elle permettra d’effectuer plus de surveillances et de contrôles dans les zones difficiles.
Un récent sondage indique que 70% des Français sont favorables à la participation de l’armée à la lutte contre le narcotrafic. L’armée de terre a déjà démontré son utilité dans la lutte contre différents trafics, notamment dans les zones difficiles d’accès où la rusticité du soldat se révèle être un atout. Si des objectifs de cet ordre étaient fixés aux patrouilles de Sentinelle, il est certain que la monotonie de cette mission s’en trouverait diminuée.
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Conclusion
L’opération Sentinelle opère sur le territoire français depuis bientôt dix ans, cette mission s’est inscrite dans le quotidien des habitants et les hommes en armes passent comme des ombres aux abords des gares et des terrasses des cafés. Les moyens financiers conséquents engagés (plus de 3 milliards d’euros selon la Cour des comptes) doivent contribuer à renforcer l’armée de terre sans diminuer sa capacité d’entraînement ni son taux de renouvellement de contrat. Si ces moyens sont loin d’être gaspillés et que les hommes de Sentinelle ont déjà permis d’éviter le pire, une réorganisation de son dispositif qui correspondait à l’urgence de 2015 devrait être engagée.
Censure du gouvernement : 3,3 milliards d’euros en moins pour le budget de la défense en 2025.
Alors que les armées attendaient une augmentation record de leurs crédits en 2025, le renversement du gouvernement et le recours à une « loi spéciale » paralysent pour l’instant les investissements. Une situation délicate dans un contexte international tendu.
L’actualité politique française plonge les armées dans l’incertitude. Depuis la censure du gouvernement Barnier, le 4 décembre, et l’activation de la « loi spéciale » pour pallier l’absence de budget voté, les ambitions de modernisation militaire sont au point mort. Prévue comme une année charnière pour la modernisation militaire, 2025 devait voir une hausse record des crédits avec une « marche » budgétaire supplémentaire de 3,3 milliards d’euros, conformément à la loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030, dont l’enveloppe totale est de 413 milliards d’euros.
Mais pour l’instant, la reconduction du budget 2024, décidée en attendant un vote parlementaire, menace de remettre en cause cette dynamique. « Si on est dans le cadre de la reconduction d’un budget 2024, cela ne remplit pas ce qui est attendu au titre de la LPM », explique au JDD une source au ministère des Armées. L’enjeu dépasse la seule question des chiffres : les crédits de paiement couvrent à la fois les contrats déjà engagés, les nouveaux programmes mais aussi les recrutements. Sans cette trajectoire de croissance budgétaire, des actions prévues pourraient être compromises. « Si jamais il n’y a pas de budget 2025 voté conformément, ce sont 700 recrutements, soit l’équivalent d’un régiment, que nous ne pourrons pas faire », avertit un proche de Sébastien Lecornu.
« Ralentir considérablement notre réarmement, au moment où le reste du monde ne nous attendra pas »
Au sein du ministère des Armées, les plus inquiets estiment que si la « marche » n’est pas votée, et au prorata du temps perdu, le cumul des retards pourrait atteindre jusqu’à 20 milliards d’euros en 2030. Avant même d’être censuré, le gouvernement avait tiré la sonnette d’alarme. Mardi 3 décembre, le ministre – désormais sortant – des Armées, Sébastien Lecornu, avait prévenu : la censure revient à « prendre le risque de ralentir considérablement notre réarmement, au moment où le reste du monde ne nous attendra pas ».
Concrètement, cela pourrait-il signifier moins de missiles, moins de drones, moins de bateaux ou encore une réduction des livraisons d’avions ? « On n’est pas encore dans cette situation-là, mais il faudrait effectivement regarder quelles sont les actions qu’on ne lancerait pas », précise au JDD un gradé de la direction générale de l’Armement. Cette incertitude s’ajoute à des pressions financières nouvelles. Malgré le désengagement de la France en Afrique, les coûts des opérations extérieures sont encore conséquents, entre les engagements français en Europe de l’Est, les tensions en mer Rouge ou encore la détérioration de la situation en Nouvelle-Calédonie. Ces surcoûts étaient couverts jusqu’ici par des rallonges budgétaires, que la LPM doit désormais intégrer.
Le futur porte-avions retardé ?
Sans un budget adopté pour 2025, la revalorisation des soldes des militaires, initialement prévue, ne devrait pas avoir lieu, tout comme plusieurs investissements stratégiques sur les infrastructures militaires. Selon nos informations, le ministère des Armées a transmis à chaque département une fiche détaillant les projets susceptibles d’être annulés en raison du report budgétaire. Dans le Var, par exemple, les dépenses planifiées pour 2025 incluaient l’adaptation des infrastructures portuaires pour accueillir les bâtiments de guerre des mines, ainsi que l’amélioration des installations de pompage des grands bassins de rénovation de navires dans la base toulonnaise. À l’échelle départementale, ces investissements représentaient un total de près de 270 millions d’euros dans ce département.
La situation actuelle impose aussi des arbitrages délicats, notamment sur des programmes phares comme le porte-avions de nouvelle génération (PANG), dont le calendrier de production, prévu au premier semestre 2025, pourrait être retardé. « Si on retarde la commande du Pang, on pourrait se retrouver avec un certain nombre d’années sans porte-avions », avait estimé Sébastien Lecornu avant la censure. Il avait également déclaré craindre « un choc de confiance » qui affecterait l’industrie de défense. « On parle d’économie de guerre depuis deux ans, on demande à ces entreprises de produire plus vite, de faire confiance à notre réarmement. Et là, on va leur dire qu’il n’y aura peut-être pas le budget prévu pour l’année prochaine ? », s’était-il interrogé.
Pourtant, malgré les incertitudes politiques, le ministère des Armées veut rester optimiste. « On ne perd pas espoir d’avoir un budget en 2025 », assure-t-on. En attendant, Emmanuel Macron poursuit ses consultations pour choisir son prochain Premier ministre. Un choix qui pourrait se porter vers… Sébastien Lecornu.
Si le budget 2025 n’est pas voté, les armées pourraient manquer, à long terme, de chars Leclerc ou encore de navires de guerre.
Image d’illustration ABACA / © Holubowicz Gerald
Évolution majeure en vue pour la plateforme PAMELA*, cette version sur roues du système de défense sol-air très courte portée MISTRAL. Si le missile et son lanceur ne changent pas, les porteurs sur lesquels ils sont intégrés seront bientôt renouvelés, gains de mobilité et de protection à la clef.
« Aujourd’hui, les sections de défense sol-air de l’armée de Terre ont un problème de mobilité parce que les porteurs de plateformes PAMELA sont des VLRA et des TRM 2000, des véhicules que nous avons de plus en plus de mal à maintenir », expliquait la Section technique de l’armée de Terre (STAT) à l’occasion de la restitution d’un exercice d’expérimentation organisée hier sur le plateau du Larzac.
Face aux coûts de maintenance en hausse, à la raréfaction des pièces et aux obsolescences techniques, « il fallait trouver une solution intérimaire pour redonner de la mobilité à ces sections », pointe la STAT. La réponse ? L’adaptation du véhicule de ravitaillement dans la profondeur (VRP) conçu par Scania, plateforme référencée par la centrale d’achat UGAP donc immédiatement disponible. Baptisé « Vampire » par Scania et « véhicule porteur polyvalent PAMELA » (V3P) par l’armée de Terre, le résultat est d’ores et déjà dans les mains de la STAT.
« Malgré son gabarit, le V3P manoeuvre très bien », observe un officier de la STAT. Sa boîte robotisée à 14 vitesses, son moteur de 310 ch, sa direction assistée et sa capacité à démultiplier le couple amènent ce surplus de « punch » devenu primordial pour quitter rapidement la position et diminuer la probabilité de succès d’une frappe ennemie. Fini, pour le pointeur et le tireur, de voyager à l’extérieur, dos à la marche et harnachés aux deux strapontins escamotables intégrés au plateau. Tout le monde profite désormais du confort et de la protection apportés par la double cabine et ses quatre sièges suspendus.
La fatigue diminue mais la survivabilité augmente tout autant que la connectivité. L’espace disponible en cabine permet en effet d’intégrer un poste ER 315 (PR4G) complémentaire de celui intégré au lanceur, un poste ER 314 dont la portée limitée se révèle handicapante en cas d’élongation entre le poste de commandement et les pièces. Avec ses 30 km de portée, ce second poste générera un gain important « en matière de fluidité de la manoeuvre et de communication au sein de la section », en attendant l’arrivée de la radio logicielle CONTACT. Derrière l’amélioration des liaisons, la cabine autorise également l’emport de quatre fusils d’assaut HK 416F et d’un armement collectif de type MINIMI ou MAG 58.
Rien ne change en revanche pour un système PAMELA fiable, éprouvé et « répondant parfaitement au besoin ». Il conserve donc sa capacité d’emport de six missiles en soute et d’un septième « chaud » à disposition sur le plateau. Trois semaines auront suffi à Scania pour transformer un châssis en V3P. Un prototype perçu juste à temps pour profiter du créneau offert le mois dernier par l’exercice annuel Artémis pour réaliser trois tirs de validation depuis l’île du Levant. Restera à affiner certains détails notamment ergonomiques pour parvenir à un modèle de série en mars 2025.
Des 50 V3P acquis grâce au budget 2023, 44 sont destinés à équiper une section par régiment d’artillerie « canon » et deux sections au sein du 54e régiment d’artillerie. Scania pourra en sortir environ six par mois, de quoi envisager une dotation complète à l’horizon 2026. Les six autres exemplaires accueilleront autant de systèmes PROTEUS, cette amélioration du canon de 20 mm réalisée en quatre mois par la STAT à partir de briques existantes. Six PROTEUS au standard 1 sont attendus pour l’an prochain. Un premier pas en attendant un standard 2 doté d’une solution de tir futur grâce à l’apport de l’intelligence artificielle et dont le démonstrateur doit émerger à la mi-2025. Ce parc initial, l’armée de Terre prévoit de le porter à 50 exemplaires au standard 2 à compter de 2026.
*Plateforme d’Adaptation MISTRAL Équipée, Légère et Aérotransportable
Les secrets d’un camp militaire mythique. La Courtine fête ses 120 ans
Ce n’est pas le plus connu, mais c’est pourtant l’un des camps militaires les plus importants de l’Hexagone. Inauguré en 1904, La Courtine a vu défiler l’histoire de France et d’ailleurs. Pétain et le général de Gaulle y sont passés, des troupes étrangères y sont restées. Une histoire riche et inattendue.
LOGISTIQUE : QUELQUES CHIFFRES INTERESSANTS
Logistique de guerre
La Direction technologique et logistique de l’armée israélienne a publié ces derniers jours de nouvelles données relatives aux opérations menées par Tsahal dans la bande de Gaza et au Sud-Liban. Parmi les nombreux éléments communiqués, Blablachars s’est particulièrement intéressé aux chiffres concernant les véhicules blindés et les chars. On apprend que 90% des engins atteints par des projectiles antichars ou des Engins Explosifs Improvisés (EEI) de forte puissance ont été réparés et remis en service. Le délai moyen pour la réparation des engins est de 20 jours selon les services de maintenance de l’armée israélienne, même si les plus endommagés ont nécessité des durées d’immobilisation supérieures aux 20 jours mentionnés. 90% des problèmes mineurs ayant affecté les engins blindés de Tsahal ont tous été réglés sur la zone des opérations dans des bases d’opérations avancées ou dans des centres logistiques dédiés, sans qu’il soit nécessaire de procéder à leur évacuation. Enfin on apprend que la capacité opérationnelle est de 88% pour les engins blindés engagés à Gaza et au Sud-Liban et pour certains depuis quatorze mois.
Sur le plan humain, Tsahal indique que 5300 soldats ont été blessés et soignés durant l’offensive terrestre dans la Bande de Gaza, alors que 709 soldats avaient été traités en 2014 lors des opérations dans cette zone. Concernant le Sud-Liban, 700 soldats ont été blessés et soignés alors qu’en 2006 ce chiffre était de 833. Le taux de létalité s’établit à 6.9% des blessés traités à Gaza et à 7.1% au Liban, ce taux était de 9.2% à Gaza en 2014 et de 14.8% au Liban en 2006. Le Corps médical de Tsahal indique que cette baisse du taux de létalité est liée à l’amélioration de la prise en charge et du traitement des soldats blessés sur le champ de bataille, avec pour la première fois la réalisation de transfusions de sang total sur la zone, dont 300 soldats auraient bénéficié. La présence d’officiers médicaux supérieurs au sein de chaque unité élémentaire a également contribué à améliorer la prise en charge des soldats blessés, avec un temps moyen inférieur à 4 minutes entre la blessure et l’arrivée du médecin, ce délai était de 10 à 25 minutes au Liban en 2006.
Enfin en termes de transport, il faut en moyenne 66 minutes à un blessé évacué par hélicoptère depuis Gaza pour rejoindre un hôpital et 84 minutes depuis le Liban. Par voie terrestre ces durées sont respectivement de 91 et 111 minutes. Ces chiffres indiquent que les opérations de Tsahal à Gaza et au Sud-Liban sont bien des opérations de haute intensité conduites face à des adversaires déterminés et bien équipés.Selon les autorités israéliennes 12000 soldats blessés ont suivi des programmes de réhabilitation physique depuis le début des opérations de Tsahal dans la bande de Gaza soit un peu moins de 1000 par mois. Sur ces 12000 soldats 66% sont des réservistes, 93% sont des hommes et 51% ont entre 18 et 30 ans. Le nombre de blessés a augmenté dans la zone Nord de 150% entre septembre et octobre dernier en raison de l’engagement de Tsahal au Sud-Liban avec plus de 900 blessés évacués vers les hôpitaux de la région en un mois. Enfin on apprend qu’au moins 1500 soldats ont été blessés deux fois depuis le début des opérations. Même si les élongations logistiques restent relativement réduites, les chiffres communiqués montrent une véritable progression depuis les derniers engagements majeurs de Tsahal, tant dans le domaine de la maintenance que dans celui du traitement des blessés, permettant à l’armée israélienne de mener ses opérations dans de meilleures conditions.
Ci-dessous les clichés du premier Merkava IV Barak détruit par un Engin Explosif Improvisé de forte puissance.
Rapport de la commission DEFNAT
Tome 1 ANCIENS COMBATTANTS, MEMOIRE ET LIEN AVEC LA NATION
Alors que l’année 2024 a été rythmée par le cycle des commémorations des 80 ans de la Libération et des débarquements, la mission « Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation » est plus que jamais nécessaire pour assurer la pérennité du travail de mémoire et la transmission entre les générations.
En 2025, le projet de budget de la mission s’élève à près de 1,9 milliard d’euros en crédits de paiement (CP), en légère diminution par rapport à la loi de finances pour 2024 (-1,11 %).
L’armée de Terre se dote d’un « Commandement de l’Appui et de la Logistique de Théâtre »
PAR LAURENT LAGNEAU · 3 JUILLET 2024
Selon son nouveau plan stratégique, élaboré en 2023, l’armée de Terre entend se doter de quatre commandements « Alpha », qui, placés sous l’autorité du Commandement des forces terrestres [CFOT], sont censés représenter les « artères vitales qui irriguent la stratégie militaire » et assurer une « cohésion sans faille au sein des forces armées ».
Ainsi, depuis le début de cette année, le Commandement des Actions Spéciales Terre [CAST], le Commandement des Actions dans la Profondeur et du Renseignement [CAPR] et le Commandement de l’Appui Terrestre Numérique et Cyber [CATNC] ont vu le jour. Il ne manquait plus que le quatrième, à savoir le Commandement de l’Appui et de la Logistique de Théâtre [CALT]. Or, celui-ci a officiellement été créé le 1er juillet, à l’occasion d’une prise d’armes organisée à Lille.
Comme le dit l’adage militaire, « les amateurs s’intéressent à la stratégie, les professionnels parlent de logistique ». D’où l’importance de ce nouveau commandement, d’autant plus que l’exercice interarmées de préparation à la haute intensité Orion a mis en lumière quelques insuffisances dans ce domaine.
« Nous avons été alertés sur le fait que dans le domaine terrestre, la profondeur logistique, à travers notamment la question du dimensionnement et de la modernisation de la flotte de camions tactiques, constitue également un point d’attention important », ont ainsi récemment relevé les ex-députés Benoît Bordat et Michaël Taverne, dans un rapport sur le retour d’expérience [RETEX] de l’exercice Orion.
En outre, le Maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres [MCO-T] doit également faire face à des défis majeurs, faute, pour le moment, de pouvoir s’appuyer sur une « épaisseur logistique » suffisante.
« Il n’est pas d’armée qui combatte bien sans une logistique calibrée à son besoin », a d’ailleurs souligné le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], via LinkedIn. Aussi, le CALT « a la mission de la préparer à cette tâche essentielle ».
Pour cela, ce quatrième commandement « Alpha » s’appuiera sur trois brigades, à savoir la B.LOG [logistique, qui réunit les unités du train et le Régiment médical], la BMAI [maintenance, qui regroupe notamment les six régiments du matériel] et la BGEN [génie]. Selon les explications données par le général Schill, en opérations, « sa responsabilité s’étendra sur la zone arrière de la division dans des domaines aussi variés que le mouvement-ravitaillement, le maintien en condition opérationnelle du matériel terrestre, le soutien santé, le soutien du combattant, le soutien au stationnement de la force, etc. »
« La modernité de l’armée de Terre impose de disposer d’une logistique robuste, renforcée et performante. Or, depuis une trentaine d’années, celle-ci a longtemps été construite selon une logique de corps expéditionnaires ramassés aux moyens logistiques et de soutien parfois comptés et dispersés », a fait valoir le CEMAT. Aussi, la transformation qu’il a initiée « appelle à un rééquilibrage profond en faveur de nos armes de soutien ». Pour lui, cette évolution est « indispensable » pour pouvoir déployer durablement sur un théâtre extérieur un corps d’armée d’ici 2030.
CREATION. Le CAPR : un commandement dédié à l’action dans la profondeur et au renseignement.
Nouvel organisme de l’armée de Terre créé en 2024, le Commandement des Actions dans la Profondeur et du Renseignement (CAPR) est l’un des trois « commandements Alpha ». De niveau divisionnaire, le CAPR est organisé autour d’un état-major, du centre de renseignement Terre (CRT) et de trois brigades : la 4e brigade d’aérocombat (4e BAC), la 19e brigade d’artillerie (19e B.ART) et la brigade de renseignement et de cyber électronique (BRCE).
Il contribue à renforcer la puissance de combat de l’armée de Terre, focalisant son action sur le compartiment spécifique de l’espace de bataille qu’est la profondeur tactico-opérative (30-500km).
Pour ce faire, le CAPR doit :
- Organiser et animer le cycle permanent du renseignement dès le temps de compétition au profit de l’armée de Terre pour préparer le temps de l’engagement (orienter, contribuer à la recherche, capitaliser) ;
- Organiser et conduire la préparation opérationnelle des acteurs de la profondeur au sein d’exercices de niveau corps d’armée ou division (appelés DIODORE) permettant l’entraînement des chaînes métier (artillerie, renseignement), l’accélération de la désignation et du traitement de objectifs (synergies capteurs-effecteurs) et l’entraînement des unités interarmes combattant dans cette zone (4eBAC, 11e BP, unités alliées, organisation de circonstance) dans un contexte de haute intensité ;
- Contribuer aux réflexions capacitaires (emploi des unités tactiques, équipements spécifiques de court terme, procédures) facilitant l’action et l’obtention d’effets tactiques pour façonner l’adversaire des divisions et brigades ;
- Mettre à disposition des divisions et du corps d’armée ses capacités spécifiques (postes de commandements et unités) pour leur propre entraînement (Ex Warfighter ou Loyal Leda) et les opérations.
Grand Duc 2024 : exercice majeur du CAPR du 15 au 29 mars 2024.
Dans un contexte de haute intensité, GD24 fait évoluer le groupement de recherche multicapteurs (GRM) du corps d’armée sur le quart Nord-Est de la France, en terrain libre et dans les camps de Champagne, face à une force adverse manœuvrante et en coordination avec les autres unités agissant dans la profondeur (aérocombat, artillerie).
Anticipant sur le regroupement des capacités de ses trois brigades à l’été 2024, le CAPR préfigure au travers de cet exercice les axes principaux d’efforts des exercices DIODORE qu’il organisera dès 2025 :
- entrainer les centres de renseignement à agir à distance au profit des unités tactiques (reachback) ;
- entraîner les unités tactiques (renseignement, artillerie, aérocombat) à accéder à la profondeur du CA et à y agir en discrétion dans la durée ;
- entraîner les unités tactiques à désigner des objectifs/cibles et à conduire les feux sur ces derniers en réduisant les délais de la boucle RENS-FEUX.
Il s’agit de représenter avec réalisme les élongations et le combat face à un adversaire à parité qui peut nous dénier l’accès à certains compartiments du champ de bataille, grâce à sa défense sol-air, ses aéronefs, ses drones, ses feux d’artillerie.
Une préparation opérationnelle du CAPR lors de Grand Duc 2024
Le CAPR a l’ambition d’être le cœur de la préparation opérationnelle interarmes communes des unités agissant dans cette zone du champ de bataille, afin de développer leur intégration tactique et d’augmenter la réactivité et l’efficacité de l’action coordonnée au-delà de la zone des contacts.
Dans ce sens l’exercice Grand Duc 2024 démontre et développe les capacités des unités du CAPR à manœuvrer dans la profondeur de la division et du corps d’armée dans un contexte de conflit de haute intensité, face à un adversaire à parité qui peut nous dénier l’accès à certains compartiments du champ de bataille, grâce à sa défense sol-air, ses aéronefs, ses drones, ses feux d’artillerie.
Le CAPR contribue à l’accélération de la boucle renseignement / acquisition / neutralisation des cibles (ciblage ou destruction d’opportunité). Il anime la réflexion capacitaire des acteurs de la profondeur pour faciliter l’émergence des procédures et moyens améliorant l’interopérabilité nécessaire à leur action.
Ce commandement Alpha préserve donc la liberté d’action du chef interarmes et à densifier la bulle aéroterrestre en favorisant létalité, transparence du champ de bataille et protection de la force.
Vol du Système de Drone Tactique PATROLLER – © Armée de Terre/Défense
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