Bataille de Diên Biên Phu

Journée du 30 avril 1954

Vendredi 30 avril 1954

Situation générale :

Les derniers 3 000 combattants de Diên-Biên-Phu sont face au corps de bataille du général Giap, constitué de 30 bataillons et 35 000 combattants dont 25 000 recrues, venant des camps d’instruction de Bac Kan et du Tan Hoa, sans compter, bien évidemment les artilleurs et les travailleurs, 60 000 hommes de plus.

La Légion fête Camerone « sans vin ni boudin ». Lemeunier, le plus ancien légionnaire dans le grade le plus élevé, nomme caporaux d’honneur de la Légion Langlais et Bigeard, et fait Tourret légionnaire de 1ère classe.

Diên-Biên-Phu ne dispose plus la moindre réserve de contre-attaque.

Le 30, les pilotes américains décident de revenir sur Dien Bien Phu : les C119 apportent 212 tonnes.

Situation tactique et au 8° Choc :

Sur Epervier, le chef de bataillon Tourret commande ce qui reste de son bataillon, le 8e Choc : 400 hommes, augmentés de la 1ère compagnie du 5e B.P.V.N. du capitaine Bizard et de deux sections de Thaïs, soit 550 hommes au total.

Si les Viets ont marqué un peu le pas dans leurs attaques, ils continuent de grignoter. Chaque nuit, ils creusent et progressent vers les défenses françaises. Les coups de main ne peuvent rien pour stopper leur inexorable avance qui les mène peu à peu à meilleure distance d’assaut.

Témoignage du Général Maurice SCHMITT (volontaire d’un saut, ancien chef de corps du « 8 », ancien CEMAT, ancien CEMA) :

« Un peu après le 20 avril, la question m’est posée par un officier du commandement de l’artillerie du Nord Vietnam : « êtes-vous toujours volontaire pour sauter à Dien Bien Phu, le colonel Vaillant a besoin d’un officier pour mettre de l’ordre dans les transmissions de l’artillerie ? » J’accepte immédiatement ; je suis convoqué pour le 25 avril.

Pendant quelques séances étalées sur quarante-huit heures, à la base arrière du 2° BEP, des moniteurs nous apprennent à nous équiper et à serrer les jambes avant l’arrivée au sol. Le soir du 28 avril nous nous présentons pour embarquer. Nous décollons dans les Dakotas, mais la météo devient défavorable. Retour à Hanoi. Les pluies commencent, c’est, paraît-il, une bonne chose. Le 29, les seuls parachutages de nuit auront lieu au-dessus d’ « Isabelle », qui recevra quatre-vingt-trois volontaires. Le 30 avril, c’est enfin notre tour. Décollage vers minuit, survol au passage de quelques tronçons de la route provinciale n°41 (RP 41) ; les aviateurs nous font observer les convois Viet-Minh qui, phares allumés, se dirigent vers Tuan Giap ou en reviennent. Aux environs de 2 heures le 1ier matin je saute derrière le capitaine Allix, un ancien de Corée qui ne reviendra pas de cette seconde aventure. Feu rouge. Feu vert. Me voilà me balançant au-dessus de Dien Bien Phu avec quarante-trois autres volontaires. » (Au total, un peu plus de 600 volontaires « premier saut » seront largués.)

Trois ans plus tard, en Algérie, le lieutenant SCHMITT, à droite.

Etat des pertes :

 1 tué : parachutiste de 2ème classe GOUBAN

8 blessés dont un sous-officier

Se battre dans la boue…

Avenue du lieutenant Jacques Desplats

81108 Castres Cedex