Jeudi 15 avril 1954
Situation générale :
Poursuite de l’effort vietminh au nord du camp retranché.
Situation au 8ème Choc
Continuation des opérations très éprouvantes de ravitaillement de « Huguette » 6 dans la nuit du 14 au 15 avril. La 4ème compagnie du lieutenant Desmons contre-attaque en fin de nuit au profit d’une compagnie du « 6 » qui escorte la logistique et qui se trouve sérieusement menacée d’encerclement.
Les combats font rage dans les tranchées viêts ; la mission réussit mais les pertes sont lourdes.
Etat des pertes :
Les missions sur « Huguette » 6 ont encore réduit l’effectif du 8° Choc.
Le 15 avril sont tués : les sergents Pierre GAILLOT et Nounou SAMYCHETTI, les caporaux-chefs Jean-Louis LEBEC, les 1″ classes Carmel CACCIATORE, LAM VAN SANG et Robert CAVAILLON-PINOD. Quant à N’GUYEN BUU TOC, il est présumé prisonnier.
Blessés : 25 dont un sous-officier : sergent-chef Henri BOUCLY
Disparus : 3 dont le caporal-chef Claude BORY présumé tué (ce dernier était le radio du capitaine de SALINS ; il entretenait une correspondance régulière avec plusieurs marraines de guerre pour avoir des colis de sorte que le sergent-chef BAUCHET avait toujours du très bon tabac pour sa pipe).
Témoignages du lieutenant Desmons commandant la 4ème compagnie :
« La compagnie Le Page est bloquée à trois heures du matin : Je pars en renfort avec ma 4ème compagnie, je perce et permets ainsi de ravitailler « Huguette » 6. A 6 heures, repli, la compagnie Le Page en tête, moi en dernier, droit en courant le long de la piste d’aviation. Deux kilomètres au pas de gymnastique, les rafales de 105 viêts tombant derrière, trop courtes. A 7 heures, au complet, je rejoins « Épervier » où Bigeard m’embrasse pour avoir sauvé sa compagnie Le Page.
Cette fois-ci, on n’a pas suivi le drain mais le bord ouest de la piste au bout de laquelle Le Page se trouvait bloqué.
Pas de manœuvre subtile, on y est allé tout bêtement en colonne par un. Un peu d’appréhension en passant à hauteur de l’épave du Curtiss Commando dont le cockpit se détachait à 5 mètres au-dessus du sol mais les Viêts n’avaient pas encore eu l’idée d’y planquer un observateur ou même une mitrailleuse… ».
Au premier plan, le lieutenant DESMONS, commandant la « 4 », en compagnie du lieutenant BONELLI (1ère compagnie).
1953 – Regardant avec les jumelles sergent-chef BAUCHET, avec le combiné radio capitaine de SALINS, derrière caporal chef BORY radio.
Carmel CACCIATORE, lors de l’opération « Brochet », préparant la tambouille dans son casque lourd.
Avenue du lieutenant Jacques Desplats
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