Lundi 15 mars 1954
Situation générale :
6h30 : A l’issue de combats acharnés, la position « Gabrielle » est submergée. Les pertes françaises sont considérables avec 483 morts et 175 disparus ajoutés aux blessés. C’est encore un millier de combattants mis hors de combat. Les pertes viêts s’élèvent à 1300 tués.
En fin de nuit, à peine arrivé, le 5ème BPVN est désigné pour remplacer le 5ème bataillon du 7ème RTA sur la position « Gabrielle ».
7h30 : La contre-attaque aux ordres du lieutenant-colonel de SEGUINS PAZZIS est menée par les hommes du Bawouan renforcée de 2 compagnies du 1er BEP et de six chars Chaffee du 1er RCC. Malheureusement, il manque de guides pour les paras vietnamiens qui ne connaissent pas le terrain et encore moins l’itinéraire vers « Gabrielle ».
Il fait jour, l’artillerie viêt entre dans la danse, il pleut, l’aviation est absente et le BPVN n’est pas au mieux de sa forme car les hommes n’ont pas dormi depuis leur arrivée. La contre-attaque échoue à l’approche de « Gabrielle » d’autant que les derniers défenseurs du RTA refluent en désordre vers le 5ème BPVN et le 1er BEP, croyant avoir reçu l’ordre de décrocher. La contre-attaque se transforme en recueil sous les tirs meurtriers de l’artillerie viêt.
Vers 9h00, les éléments de contre-attaque et les tirailleurs algériens rescapés pénètrent dans le périmètre défensif d’« Anne-Marie » 3 et 4 tenu par le 3ème Thaï. Le point d’appui « Gabrielle » est définitivement perdu.
Dans la soirée, le colonel C. PIROTH, commandant l’artillerie de Diên Biên Phu, se suicide assumant sa responsabilité de l’échec de l’artillerie française à museler celle des viêts.
Situation au 8ème Choc :
Le « 8 » est resté sur ses positions sous les tirs des canons viêtminh.
Renfort de 11 sous-officiers et 32 parachutistes de la base arrière mis en place par saut.
Etat des pertes :
3 tués : Parachutistes N’GUYEN HUU O, N’GUYEN VAN HOÏ, N’GUYEN VAN THIEN
3 blessés
Témoignage du sergent P. FRANCESCHI
« … Après l’importante attaque du 13 mars et la chute de « Béatrice » puis de « Gabrielle », défendu respectivement par un bataillon de Légion et un bataillon de Tirailleurs, il est prévu que le « 8 » contre-attaque à leur profit et nous avons déjà répété la manœuvre ! Mais c’est le 5ème BPVN, parachuté le 14 mars qui contre-attaque au profit de « Gabrielle » sur un terrain qu’il ne connait pas, bien qu’ayant participé à l’opération « Castor » en novembre. Ils vont à l’échec, au massacre. »
Le char « Bazeilles » de l’adjudant-chef CARETTE avec les parachutistes du 5ème BPVN.
Les parachutistes contre-attaque vers le sud de la position « Gabrielle » qui tient encore…en vain.
Avenue du lieutenant Jacques Desplats
81108 Castres Cedex