Le contexte de la guerre d’Indochine
Depuis la seconde moitié du XIXe siècle, les Français sont présents dans une grande partie de la péninsule indochinoise, en Asie du sud-est. Leur colonie d’Indochine comprend le Tonkin, l’Annam et la Cochinchine (trois régions qui composent l’actuel Vietnam), le Laos et le Cambodge.
A l’issue de la seconde guerre mondiale, les nationalistes, membres du Viêt-minh, le parti communiste indochinois, réclament le départ des Français et l’indépendance de l’Indochine française. Ils refusent le maintien de l’occupation coloniale française, en raison de l’attitude du gouvernement de Vichy pendant la guerre et du rôle important joué par les nationalistes dans la libération de leur pays envahi par les Japonais à partir de 1941. A l’initiative de leur leader Hô Chi Minh, ils proclament l’indépendance de la « république démocratique du Vietnam » le 2 septembre 1945, jour de la reddition officielle du Japon et, donc, de la seconde guerre mondiale.
L’opération « Castor » prélude de la bataille de Diên Biên Phu
Le siège de Diên Biên Phu, au printemps 1955, correspond à la dernière phase de cette guerre qui dure depuis presque huit ans. Le général Henri Navarre, qui a succédé au général Raoul Salan six mois plus tôt à la tête du corps expéditionnaire français, reçoit pour mission de s’opposer à l’extension des activités du Viêt-minh à l’ouest du Tonkin et de l’Annam, c’est-à-dire au Laos, état indépendant mais membre de l’Union française, dont le souverain est favorable au maintien de la France dans la région.
Le 20 novembre 1953, l’opération « Castor » est déclenchée. Deux groupements aéroportés sont parachutés dans les hauteurs du Tonkin, à proximité de la frontière avec le Laos, sur un ancien chef-lieu administratif du nom de « Diên Biên Phu ». Ils passèrent à l’attaque des deux compagnies Viêt-minh qui se trouvaient sur place à l’entraînement. L’objectif initial est alors de reprendre le secteur pour empêcher l’avance des général Giap.
Pour protéger la route de Luan-Prabang, les Français installent un camp retranché, placé dans une cuvette de 16 kilomètres sur 9. Le choix de cette cuvette peut étonner, mais les Français sous-estiment alors gravement les capacités du Viêt-minh et comptent aussi sur des renforts.
Les forces en présence
EDAP (élément divisionnaire aéroporté) du général Gilles ;
GAP n° 1 du commandant Fourcade ;
1re vague
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- 6e BPC du chef de bataillon Bigeard ;
- II/1er RCP du chef de bataillon Bréchignac ;
- 17e compagnie du génie parachutiste ;
- éléments du groupe de marche du 35e régiment d’artillerie parachutiste du chef d’escadron Millot.
2e vague
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- 1er bataillon parachutistes coloniaux du chef de bataillon Souquet ;
- Antenne chirurgicale parachutiste n°1
- reliquat du groupe de marche du 35e régiment d’artillerie parachutiste.
GAP n° 2 du lieutenant-colonel Langlais
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- 1er bataillon étranger de parachutistes du chef de bataillon Guiraud;
- 8e bataillon de parachutistes de choc du capitaine Tourret ;
- 5e bataillon de parachutistes vietnamiens du chef de bataillon Bouvery.
Autre :
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- 1re compagnie étrangère parachutiste de mortiers lourds.
Forces Viet Minh
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- PC du régiment 148 et compagnie de commandement.
- bataillon 910.
Chronologie des événements
20 novembre
Vers 10 h 30 du matin, le 6e BPC, des éléments du GM du 35e RALP, la 17e CGP d’une part et le II/1er RCP et l’état-major du GAP 1 d’autre part, sautent simultanément sur les zones de largage Natacha au nord et Simone au sud. Le matériel est quant à lui largué sur la DZ Octavie située à l’ouest.
Le 6e BPC de Bigeard atterrit au milieu des rebelles à l’instruction. Appuyé par des bombardiers B-26 Invader, il affronte la compagnie de commandement du bataillon 910 qui se sacrifie pour sauver le PC du régiment 148.
Le troisième bataillon du GAP 1, le 1er BPC, l’antenne chirurgicale parachutiste n°1 et le reliquat du GM du 35e RAP sont parachutés à leur tour vers 15 h ce même jour.
21 novembre
Le GAP 2 (état-major, 1er BEP, 8e BPC) ainsi que l’EDAP rejoignent Dien Bien Phu.
22 novembre
Dans la matinée, le 5e BPVN est largué, mettant fin à l’opération Castor.
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