Le Sergent Hamel du 4ème commando.
Trois commandos de la CPIMa, aux ordres du Capitaine Jourdain, une compagnie du 3ème RIMa, trois sections à cheval de la Garde Nationale Nomade du Tchad (GNNT), deux sections de la Compara.3 (compagnie parachutiste tchadienne encadrée par l’AMT sous le commandement du Capitaine Fruchard), un Détachement d’Intervention à trois hélicoptères H.34 de manoeuvre (DIH) et un Tripacer sont engagés.
Le 14 février le 3ème RIMa accroche des rebelles Moubis qui perdent une dizaine de tués ; puis, le 18 matin, survolant Am Dagachi, le DIH fait l’objet de tirs nourris et le combat s’intensifi e ; c’est un groupe du commando Simon de la CPIMa qui accroche la bande à 3 km au Sud-Est du village. Le dispositif de la CPIMa étant très éclaté, les commandos Chastanet et Thomann sont appelés à la rescousse. Profitant de la surprise, le groupe du Sergent Barcelo, à un contre cinquante, est monté à l’assaut. Dans l’action, le Caporal Jambon s’est emparé d’un FM et a cloué l’ennemi au sol. Le Pirate et les commandos «marchent au canon» pour participer à l’engagement.
Le Sergent Barcelo du 1er commando.
Malheureusement, le Tripacer, en mission d’observation de l’opération, s’écrase en survolant les combats : les deux observateurs, le Commandant Le Puloc’h et le Lieutenant Laval-Gilly, ainsi que le pilote, l’Adjudant Dartigaux, sont tués. Le Caporal Dufour, du 4ème commando est blessé.
Vers 16h, la bande décroche après avoir perdu 49 hommes, 7 prisonniers et 60 armes dont 6 armes automatiques. La bande sera accrochée à nouveau le 24 par la GNNT.
En juin 1972, la CPIMa effectue une recherche de renseignements dans le Salamat ; comme de coutume, le dispositif de l’unité, à pieds, est éclaté. Le 18 juin, à la tombée de la nuit, le 1er
commando fait une halte «technique» au village d’Alak. A peine le dispositif de sécurité mis en place, des rebelles attaquent et harcèlent le commando toute la nuit, avant de décrocher peu avant l’aube. Ne bénéficiant d’aucun appui, excepté d’un éclairement luciole, largué trop loin de sa position, le 1er commando a eu beaucoup de chance de ne déplorer aucune perte face à un adversaire agressif.
Le 6 septembre 1972, le Capitaine Billot rejoignait Mongo pour succéder au Capitaine Jourdain à la tête de la CPIMa. La cérémonie de passation de commandement était prévue le 12
septembre.
Dans la nuit du 11 au 12 septembre, vers 02h00 du matin, la base de Mongo est harcelée par une centaine de rebelles. L’attaque commence par deux coups d’obus de mortier suivis de tentatives d’intrusions. Le harcèlement dure plus de trois heures, jusqu’au décrochage des rebelles, à cheval avec leurs blessés, peu avant le lever du jour. Ce fut le baptême du feu du 4ème commando du Lieutenant Copel. Au bilan, un rebelle fut tué, un fusil 303 récupéré et le Parachutiste Cornu, du 3ème commando, fut blessé.
Après ce dernier combat, la CPIMa sera maintenue au Tchad jusqu’en 1975 où elle aura des activités soutenues jusqu’au départ des troupes françaises du Tchad, entraînant sa dissolution.
Quelques armes des rebelles récupérées par les commandos de la CPIMa, lors des combats à Am Dagachi.
De septembre 1969 à septembre 1972, la CPIMa aura mis hors de combat plus de 500 rebelles, fait 47 prisonniers, récupéré plus de 300 armes de guerre dont 17 armes collectives. Elle aura perdu au combat 26 tués et au moins 56 blessés.
Incroyablement, pour ce bilan, la CPIMa ne sera récompensée que par un simple et discret «Témoignage de Satisfaction» du ministre de la Défense du moment !
Mais aujourd’hui, encore, les «Eléphants Noirs» ressentent la fierté d’avoir servi à la «CP», au prix du sang et des larmes, pour le succès des armes de la France en Afrique centrale, mais aussi avec la motivation de combattre dans «l’honneur du métier des armes».
C’est pourquoi, depuis la dissolution de leur unité en 1975, ils ne se lassent pas de cultiver une solide et fidèle «amitié de poudre, de misère et de gloire».
Avenue du lieutenant Jacques Desplats
81108 Castres Cedex