
Les lieux de l’embuscade de Bedo, tendue par la centaine de rebelles du Borkou,
contre le convoi de la CPIMa. Nos pertes sont de 11 tués et d’une vingtaine de blessés.
Le 17 septembre 1970, lors d’une reconnaissance offensive par la CPIMa, aux ordres du Capitaine Canal, d’un poste retranché à l’Ouest de Zouar (Tibesti), afin d’essayer de faciliter le repli du poste de Mourso assiégé par une centaine de rebelles, le Caporal-chef Grenier est blessé par balle à la face.
En octobre, sous le commandement du Capitaine Canal, avec les commandos des lieutenants Neau, Beaufils et Raffenne, la CPIMa reconnaît les palmeraies du Borkou, au Nord de
N’Gourma et Kirdimi. Le 10 octobre, elle fouille la palmeraie de Bedo où stationnent périodiquement les rebelles. Faute de résultat, l’état-major de Fort-Lamy ordonne le retour de la CPIMa sur Faya-Largeau le 11 octobre.
Alors que, vers 16h00, elle circule enconvoid’une quinzaine deDodge 6×6, à environ 25 km au Sud-Ouest de Bedo, une embuscade lui est tendue par une centaine de rebelles. Les parachutistes du 1er commando du Lieutenant Neau, en tête du convoi, sont fusillés à bout portant. La section de commandement est aussi prise dans la nasse, mais le 2ème et le 4ème commando conservent leur liberté de manœuvrer.
Les rebelles sont disposés des deux côtés de la piste, quelquefois à moins de 10 m. L’unité de tête est clouée au sol.
Le chef du 1er commando qui, par miracle, n’est que légèrement blessé et sera le seul rescapé du véhicule de tête, repousse trois assauts à la grenade. Son adjoint, le Sergent-chef Voronine, tente de regrouper et de relancer les quelques rescapés, mais il est tué d’une balle en plein cœur.
Pendant ce temps, le commando Beaufils, dont seul le premier véhicule a reçu un impact, monte à l’assaut de la falaise et le commando Raffenne effectue son débordement à pieds, sous le feu, au prix de 4 blessés et après trois assauts pour dégager l’unité. Le Capitaine Canal, qui commande la CPIMa, est légèrement blessé ; il essaie de coordonner les appuis et de donner l’alerte pour obtenir des secours, mais ce n’est pas l’heure de la vacation radio et les messages ne passent pas avec Faya-Largeau.
Les deux commandos libres de manoeuvrer, appuyés par le 57 sans recul de la section de commandement, effectuent un mouvement tournant ; le commando Beaufils réussit à dégager la section de commandement et le commando Raffenne voit ses efforts couronnés de succès en neutralisant les rebelles embusqués au contact des trois véhicules de tête du commando Neau.
Vers 18h00, les paras ont repris la maîtrise du terrain mais le bilan est très lourd : 11 tués et une vingtaine de blessés.
Les blessés graves seront évacués à Faya-Largeau, de nuit par trois rotations d’une Alouette II de l’Armée de l’Air, sans dispositif de vol de nuit, pilotée par le Sous-lieutenant Koszela avec l’assistance du commandant de l’escadrille des AD4, le Capitaine Niefolov.
La liste des Morts pour la France au combat de Bedo est la suivante : Sergent-chef Voronine, Sergent Nessus, Caporaux-chefs Gagnol et Thomas, Caporaux Bluteau et Rigaud, Parachutistes Arondeau, Détailler, Douty, Martin, Raygasse et Scrive.
S’y ajoute la liste des blessés : Capitaine Canal, Lieutenant Neau, Sergent-chef Trémauville, Sergents Parisot, Cabagno et Malbranque, Caporaux-chefs Foucart, Bataille et Thomas (décédé après son EVASAN), Caporaux Barbara, Hermant, Mizéra, Parachutistes Sadowski, Raoul, Bourdin, Zwickel, Sigot, Morisseau, Dubois et Gérardin.
Après la dure épreuve de Bedo, le 21 octobre, le Commandant Dominique déclenche l’opération «Picardie II» qui a pour objectif de dégager les deux postes de Mourso et Gabroa, neutralisés par les rebelles, à la sortie Ouest de Zouar, qui interdisent tout trafic dans le canyon qui mène à Bardaï.
Le très courageux Sous-lieutenant Koszela et son Alouette II, de l’Armée de l’Air, qui a effectué trois rotations de nuit, entre Bedo et Faya, pour évacuer les blessés les plus graves.


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