C.P.I.Ma

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Les appuis-feux de l’avion de chasse
AD-4 Skyraider seront très efficaces.

   L’autre sous-groupement, aéroporté, est formé par la CPIMa, aux ordres du Capitaine Soissong, à l’effectif de 146 hommes, articulée en quatre commandos des lieutenants Schaefer, Bergès, Gros La Faige et de Cockborne, l’officier adjoint de la CPIMa, qui a constitué un commando de marche. Les rebelles sont estimés à 150 hommes.

   A l’aube du 23 mars, la SI et le REP abordent le fort d’Ounianga-Kébir. Les rebelles installent un élément retardateur qui se sacrifi e et permet leur fuite. Sur leurs traces, la CPIMa, après avoir été aérotransportée sur le terrain d’aviation, embarque sur des camions libyens réquisitionnés, chargés de fûts de carburant, pour continuer la poursuite vers Gouro, à plus de 100 km. L’accrochage a lieu le 24 au matin. Un bouclage de la zone se met en place avec l’appui des AD4-Skyraider ; les parachutistes Fourdrain et Béduchaud sont blessés. Deux assauts sont lancés vers 09h40 : le Commandant-médecin Garcia est gravement blessé et le Caporal Gouret est tué ; le Lieutenant Gros La Faige, le Caporal-chef Piaskowski, le Caporal-chef Béhague et le Parachutiste Lovato sont blessés.

   L’opération Ephémère se termine au prix de 5 tués et 9 blessés. Du côté des rebelles, 84 ont été tués, 28 sont prisonniers et 63 armes sont saisies.

   Les combats ont été extrêmement violents. Par une chaleur écrasante, dans une végétation difficile accroissant l’anxiété de se faire «tirer» à bout portant par un adversaire déterminé, il a fallu beaucoup de courage à tous.

   Fin mai, la CPIMa est renforcée d’un 4ème commando organique, aux ordres du Lieutenant Raffenne, provenant du 8ème RPIMa. La permanence de ce commando de renfort sera assurée par le 8ème RPIMa, annuellement, par trois relèves successives avec les Lieutenants Thomann, Copel et Kuntzmann.

   Le baptême du feu du 4ème commando a lieu le 29 juillet 1970 à Akber-Djombo,dans le centre du Tchad où il a été héliporté pour contrer une bande de 200 rebelles qui a attaqué les
collecteurs d’impôts. Guidés par un Piper-Tripacer les paras progressent dans un marais où les vues sont réduites à quelques mètres. «Vous êtes à 50 m» dit l’observateur, «Vous êtes à 10 m», «Vous êtes au contact…». Lorsque le feu se déclenche, trois hommes sont blessés: les Parachutistes Llopis, Jouannic et Bourgoin. Les rebelles décrochent puis contre-attaquent. Les appuis du Pirate, avec son canon de 20 mm, et de deux AD4 permettent un repli du commando avec les blessés à travers le marais. Les rebelles ont perdu 15 hommes, la chance était avec le 4ème commando.

Le Piper-Tripacer de l’ALAT permet le guidage des troupes et des appuis.

   En août, le 1er commando du Lieutenant Chaussin est envoyé dans le Nord, car il y a toujours un regain d’agitation pendant la récolte des dattes. Le 8, au cours d’une reconnaissance
de la palmeraie de Gouro par le commando accompagné d’une section tchadienne du poste d’Ounianga Kébir, les rebelles sont surpris au lever du jour. Le feu adverse devient rapidement
très dense et les AA52 ripostent. Le Lieutenant Chaussin, debout au milieu des échanges de tirs et refusant de s’abriter, porte soudain une main au côté gauche, tombe sur le dos et expire en disant : «Ah ça y est, je suis mort». Son adjoint, le Sergent Parisot, prend le commandement. Vers midi, avec l’appui-feu des AD4 et après l’aérotransport de renforts, aux ordres du Lieutenant de Cockborne, adjoint de la CPIMa, comprenant la Section d’Intervention de Faya-Largeau et le 3ème commando ; le 1er commando est dégagé. Outre le Lieutenant Chaussin, qui a été tué, la CPIMa compte 4 blessés : le Lieutenant de Cockborne, le Sergent Meyrac, le Caporal-chef Jouet et le Caporal Jungen. Les pertes des rebelles sont de 7 tués.

Un 3ème assaut est lancé, au cours duquel le Parachutiste Della Chiésa est blessé. Les blessés sont brancardés puis embarqués sur des camions libyens à destination d’Ounianga-Kébir (le vent de sable interdit le vol des hélicoptères). Le Commandant-médecin Garcia et le Parachutiste Della-Chiésa décèdent au cours de cette longue et difficile «évacuation sanitaire».

   Les rebelles parviennent à s’esquiver mais, le 27, par l’usage des hélicoptères, ils sont retrouvés et accrochés à Ounianga-Sérir : les parachutistes Sidler et Harel sont tués ; le Sergent Piris, le Caporal-chef Martin et le Caporal Labuzan sont blessés.

Les hélicoptères H-34 Sikorsky permettent d’effectuer des évacuations sanitaires et des posers d’assaut au plus près des rebelles. (Capacité d’emport 7 à 8 paras)

Avenue du lieutenant Jacques Desplats

81108 Castres Cedex