Histoire abrégée des opérations de la CPIMa au Tchad 1969-1972
D’après un article initialement rédigé par Didier Philippi avec l’aide de l’Amicale des Eléphants Noirs, publié dans la revue Militaria N° 404, en mai 2019, repris et augmenté pour le bulletin N°34 des « Eléphants Noirs ».
Chaque décennie a ses unités emblématiques. Elles sont une source d’admiration et d’envie pour ceux qui rêvent de la grande aventure. L’élue des années 1970 fut une petite unité de parachutistes qui opéra en Afrique centrale : la CPIMa.
Voici, une fois encore, un nouveau récit abrégé de sa mémorable histoire.
Mais en introduction et avant d’en retrouver le plus juste souvenir, nous avons voulu rappeler qu’en s’adressant, début 2019, à un parterre de cadres, le Général d’Armée Jean-Pierre Bosser, chef d’état-major de l’armée de terre, avait cité la CPIMa en tête de son énumération des unités et des figures qui avaient marqué les TDM dans la fin du XXème siècle.
Dans les années de l’immédiate après-guerre, le commandement comprend l’intérêt de disposer en Afrique d’unités parachutistes ; il crée en 1948 le Groupe Colonial de Commandos Parachutistes d’Afrique Equatoriale Française et Cameroun (GCCP-AEF-Cameroun).
Cette unité aura la taille d’une grosse compagnie car la situation est pour l’instant relativement calme dans cette zone et l’Indochine absorbe la majeure partie des moyens disponibles.
Le GCCP-AEF est formé et instruit à Meucon dans le Morbihan en mai 1948 et comprend environ 150 hommes engagés; ou appelés métropolitains. L’unité est organisée en un élément de commandement, deux commandos et une section technique des unités parachutistes (STUP) chargée de l’entretien et du pliage des parachutes. Sous les ordres du valeureux Capitaine Ferrano, ancien Français libre, compagnon de la Libération, elle s’installe à Brazzaville le 1er octobre. Les activités se partagent entre les manœuvres et les tournées de brousse qui permettent de découvrir le pays et, selon le vieil adage, «de montrer sa force sans avoir à s’en servir».
Le Commando Léger du GCCP d’AEF défile à Brazzaville le 8 mai 1949
En 1956, elle assure plusieurs opérations de maintien de l’ordre durant les élections législatives à Brazzaville et, la même année, le 20 décembre, le commando du Lieutenant Salvan est parachuté à Eséka, au Cameroun, pour dégager un important centre industriel menacé par la rébellion.
En 1957 sont brevetés les premiers parachutistes africains; la compagnie passe de deux à quatre commandos : deux d’Européens et deux d’Africains. Le GCCP-AEF devient Compagnie de Parachutistes Coloniaux (CPC-AEF) le 1er août 1957, puis Compagnie Parachutiste d’Infanterie de Marine (CPIMa), le 1er décembre 58 et enfin Compagnie Autonome Parachutiste d’Infanterie de Marine (CAPIMa) le 1er février 63.
L’action principale de ces années a lieu le 19 février 1964 à Libreville lors du renversement du Président gabonais Léon M’Ba par une mutinerie
militaire. Formant groupement avec une compagnie du 7ème RPIMa de Dakar, la CAPIMa, commandée par le Capitaine Dominique, s’empare de l’aéroport de Libreville par un poser d’assaut de deux Dakota-DC3. Puis elle s’infiltre de nuit, à pied et par la forêt, jusqu’au camp Baraka où sont réfugiés les mutins et y donne l’assaut au lever du jour. La compagnie a son premier tué, le Parachutiste Arnaud, et trois blessés, le Sergent-chef Philbert, le Parachutiste Baugnie et le Parachutiste Kodlé Bakoumi. Mais la mission est un remarquable succès pour l’unité.
En octobre elle redevient 6ème CPIMa et s’installe à Bouar, en Centre Afrique, où elle est rattachée au 6ème RIAOM. En mars 1965, elle rejoint Fort-Lamy (Tchad).
Ici se termine la première période de cette compagnie qui bénéficie déjà d’une forte et belle réputation. Elle a permis à ses cadres et parachutistes de montrer leur valeur, de disposer d’une large autonomie et d’une grande liberté d’action, ce qui n’était pas pour leur déplaire.
Le 24 août 1958, le Général de Gaulle passe en revue la CPC à Brazzaville.
Ci-dessous, à Brazzaville vers 1964, défilé de la CAPIMa, composée de parachutistes Européens et Africains.
Avenue du lieutenant Jacques Desplats
81108 Castres Cedex