Histoire de l’amicale: le "8"

Le 8ème Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine

CRÉATION ET DIFFÉRENTES DÉNOMINATIONS

28 février 1951

Création du 8ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux (8ème BPC) à Hanoi (Indochine) ;

12 septembre 1952

Le 8ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux devient le 8ème Groupement de Commandos Parachutistes (8ème GCP)

1 août 1953

Le 8ème Groupement de Commandos Parachutistes devient le 8ème Bataillon de Parachutistes de Choc (8ème BPC)

19 mai 1954

Dissolution du 8ème BPC

1 mai 1956

Création du 8ème Régiment de Parachutistes Coloniaux (8ème RPC)

1 décembre 1958

Le 8ème Régiment de Parachutistes Coloniaux devient le 8ème Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine (8ème R.P.I.Ma)

19 officiers, 91 sous-officiers et 437 marsouins parachutistes sont morts pour la France, sous les plis de son drapeau. Les derniers sont tombés au combat en Centrafrique le 9 décembre 2013.

HISTORIQUE DES GARNISONS ET COMBATS

Le 8ème R.P.I.Ma prend naissance en Indochine, le 28 février 1951 sous le nom de 8ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux. Présent au Tonkin de 1951 à 1954, il prend part à de nombreuses opérations aéroportées et combat un ennemi chaque fois supérieur en nombre.

Bataille de Nghia-Lo en octobre 1951, combats sur la Route Coloniale 6 en 1952. Opération Hirondelle sur Lang-Son en 1953.

Opération Castor en novembre 1953 qui est le prélude à la bataille de Dien-Bien Phu qui se déclenchera le 13 mars 1954 et se terminera le 7 mai suivant par la reddition, sur ordre, du camp retranché. La quasi-totalité du 8ème Choc disparaîtra en captivité.

De 1954 à 1961 il est en Algérie et appartient à la 25ème Division Parachutiste. Sa zone d’action est l’Est algérien sur la frontière tunisienne.

Sans cesse à quadriller le djebel, il effectue de très nombreuses opérations et peut s’enorgueillir d’un bilan élogieux. Il rentre en France le 8 juillet 1961, temporairement en garnison à Nancy avant de rejoindre Castres, en juillet 1963.

Depuis 69 ans, outre l’Indochine et l’Algérie, il fut présent sur tous les théâtres d’opérations du monde :

  • Liban 1978 – 1979 – 1982 – 1983 ;
  • Tchad le « 8 » est présent au Tchad à partir de 1970, en fournissant régulièrement un commando de trente hommes pour renforcer la C.P.I.Ma (Compagnie Parachutiste d’Infanterie de Marine) qui se bat avec l’armée tchadienne contre les hommes du Nord soutenus par la Libye ;
  • Ouganda ;
  • Rwanda ;
  • Zaïre ;
  • République Centre Africaine ;
  • Congo ;
  • Désert du Ténéré ;
  • Kurdistan ;
  • Polynésie Vanuatu ;
  • Nouvelle Calédonie ;
  • Cambodge ;
  • Bosnie-Herzégovine (Sarajevo) ;
  • Kosovo ;
  • Macédoine ;
  • Afghanistan ;
  • République de Côte d’Ivoire ;
  • Irak ;
  • Niger.
  • Mali

13 mars 1954 : début de la bataille de Dien Bien Phu (Haut Tonkin).

La bataille emblématique de la défaite française en Indochine va durer près de deux mois opposant les 15 000 hommes du camp retranché aux 80 000 Viet Minh du général Giap.

Dien Bien Phu Une Bataille Oubliée Partie 1

Dien Bien Phu Une Bataille Oubliee Partie 1 – YouTube

Dien Bien Phu une Bataille Oubliée Partie 2

Dien Bien Phu une Bataille Oubliee Partie 2 – YouTube

Dien Bien Phu une Bataille Oubliée Partie 3

Dien Bien Phu une Bataille Oubliee Partie 3 – YouTube

Dien Bien Phu une Bataille Oubliée Partie 4

Dien Bien Phu une Bataille Oubliee Partie 4 – YouTube

Dien Bien Phu une Bataille Oubliée Partie 5

Dien Bien Phu une Bataille Oubliee Partie 5 – YouTube

Dien Bien Phu une Bataille Oubliée Partie 6

Dien Bien Phu une Bataille Oubliee Partie 6 – YouTube

Clip officiel de présentation du 8e R.P.I.Ma

UNE BIEN JOLIE CRAVATE

Le titre, certes est trompeur. Il ne s’agit pas de la plus belle cravate, celle de l’Amicale du « 8 » mais de celle qui orne la hampe de notre drapeau.

Longtemps sa cravate s’est ornée d’une croix de guerre des TOE portant quatre palmes sur son ruban. Ces palmes témoignaient des citations à l’ordre de l’Armée gagnées par le sang de nos grands anciens d’Indochine, une par année de présence, de 1951 à 1954.

En Algérie le régiment n’a pas gagné de citations sur une quelconque croix de guerre puisque depuis 1848 ce territoire était divisé en trois départements français, Constantine, Alger et Oran. On ne pouvait donc pas considérer que c’était une guerre, on y faisait des opérations de maintien de l’ordre. On parlait pourtant d’état de guerre. Les citations étaient remplacées à titre collectif par les lettres de félicitations décernées par les généraux commandants de secteurs. Le « 8 » en a reçu 11, témoignages d’un remarquable bilan.

A titre individuel, pas de croix de guerre non plus. On créa donc en 1956 la croix de la Valeur Militaire pour la remplacer. Au retour d’Algérie, le « 8 » se retrouve en garnison à Nancy puis à Castres pour y vivre pendant 17 années un rythme de temps de paix.

Il faut attendre 1978 pour qu’il soit enfin engagé à l’extérieur au niveau régiment. Il part, sous mandat ONU (FINUL) relever le 3ème  RPIMa au Liban. Son valeureux comportement va lui va lui valoir au retour une citation à l’ordre de l’Armée mais sans croix de guerre car l’ONU ne faisait pas la guerre au Liban.

Le 12 avril 1979 le ministre de la défense signe, au profit du 8ème RPIMa la décision n°28 attribuant une citation à l’ordre de l’Armée.

Il n’y avait donc qu’un texte comme preuve visuelle. Le « 8 » avait cinq citations mais seulement quatre palmes apparentes.

On aurait pu en rester là mais en 2011 il est décidé d’attribuer des citations collectives aux régiments ayant combattu en Afghanistan. Le 8ème Para de Marine en fait partie. Ce n’est toujours pas une guerre juridiquement parlant, il n’y a donc pas de croix de guerre en support, toutefois la croix de la Valeur Militaire est choisie pour remplir ce rôle. On recevra donc deux citations à l’ordre de l’armée avec une croix de la valeur militaire portant deux palmes. Le 8ème RPIMa en rajoute ainsi deux au drapeau portant le nombre à six.

Et le Liban alors, avec sa citation avec palme virtuelle ?

C’est enfin résolu par son ajout sur la croix de la valeur militaire. On en est donc à sept palmes en 2013. C’est d’ailleurs à l’arrivée de la seconde citation d’Afghanistan que le port de la fourragère rouge et blanche est autorisé cette année-là.

Mais la marche de l’histoire ne s’arrête pas pour autant. En 2017 la croix de la VM du drapeau reçoit une étoile de bronze pour l’opération Barkhane et tout récemment, le général Vincent GUIONIE porte à huit le nombre de palmes sur la VM du drapeau pour l’opération Sangaris en République Centre Africaine (RCA) du 17 juillet 2013 au 26 février 2014. Cette récompense qui s’annonce 7 ans après cette mission éprouvante n’est que justice. Jamais les hommes du « 8 » en Afrique n’ont connu un tel chaos tout en déplorant la perte de deux paras de la première compagnie.

Le 8ème de Marine présente donc huit palmes et une étoile au drapeau sur une bien jolie cravate !

Major (h) Jacques ANTOINE

LES CHEFS DE CORPS DU « 8 »

INDOCHINE
  • 1951 – 1952: Capitaine Gautier
  • 1952 – 1953 : Capitaine Leborgne
  • 1953 – 1954: Capitaine Tourret
ALGÉRIE
  • 1954 – 1955: Lieutenant-colonel Kohler
  • 1956 – 1958: Colonel Fourcade
  • 1958 – 1960: Lieutenant-colonel de Séguin-Pazzis
  • 1960 – 1961: Lieutenant-colonel Lenoir
  • 1961 – 1962: Lieutenant-colonel Kohler
FRANCE
  • 1962 – 1963 : Lieutenant-colonel Kohler
  • 1963 – 1965 : Lieutenant-colonel Desfarges
  • 1965 – 1967 : Lieutenant-colonel Drouin
  • 1967 – 1969 : Lieutenant-colonel Mourier
  • 1969 – 1971 : Lieutenant-colonel Guilleminot
  • 1971 – 1973 : Lieutenant-colonel Bellamy
  • 1973 – 1975 : Lieutenant-colonel Dominique
  • 1975 – 1977 : Colonel Schmitt
  • 1977 – 1979 : Lieutenant-colonel Cann
  • 1979 – 1981 : Lieutenant-colonel Vidal
  • 1981 – 1983 : Lieutenant-colonel Zeisser
  • 1983 – 1985 : Lieutenant-colonel Lepage
  • 1985 – 1987 : Colonel Théodoly-Lannes
  • 1987 – 1989 : Colonel Lafourcade
  • 1989 – 1991 : Lieutenant-colonel Thomann
  • 1991 – 1993 : Lieutenant-colonel Irastorza
  • 1993 – 1995 : Lieutenant-colonel de Haynin de Bry
  • 1995 – 1997 : Lieutenant-colonel Reglat
  • 1997– 1999 : Lieutenant-colonel de Braquilangres
  • 1999 – 2001 : Colonel Stollsteiner
  • 2001 – 2003 : Colonel Bosser
  • 2003 – 2005 : Colonel Brousse
  • 2005 – 2007 : Colonel Guionie
  • 2007 – 2009: Colonel Aragones
  • 2009 – 2011: Colonel du Chaxel
  • 2011 – 2013 : Colonel Chasbœuf
  • 2013 – 2015 : Colonel Tassel
  • 2015 – 2017 : Colonel Danigo
  • 2017 – 2019 : Colonel Debray
  • 2019 – 2021 : Colonel Prod’homme
  • 2021 – 2023 : Colonel Degand
  • 2023 –          : Colonel de Courtivron

Le régiment aujourd’hui : environ 1 200 hommes et femmes articulés en 7 compagnies :

– 1 compagnie de commandement et de logistique (CCL), couleur rouge ;

– 4 compagnies de combat :

  • 1ère compagnie : couleur blanc, surnom les « Squales », devise « Bien faire et laisser dire » ;
  • 2ème compagnie : couleur noir, surnom les « Authentiques », devise « Trom sua sonc » ;
  • 3ème compagnie : couleur jaune, surnom les « Canaris », devise « Or j’ose » ;
  • 4ème compagnie : couleur carmin, surnom les « Coyotes », devise « Ruse et cogne » ;

– 1 compagnie d’appui (CA), couleur vert, surnom les « Diables verts » ; elle comprend l’équipe GCP du régiment ;

– 1 compagnie de réserve opérationnelle, couleur azur, surnom les « Grizzly ».

Avenue du lieutenant Jacques Desplats

81108 Castres Cedex